Un banquet joyeux à l’Étang de Jade

 

■  Le bouddha vivant Lian-sheng, Sheng-yen Lu  

■  Divinité numéro un au monde en prédictions prodigieuses

    « Des prédictions vraiment précises »

■  Traduit du chinois par Sandrine Fang

■  Copyright © Sheng-yen Lu ©2022, Éditions Darong

 

L’immortel Han Hsiang-tzu a écrit un poème, je le transcris respectueusement ci-dessous :

 

La montagne verte, la caverne accompagnant un nuage et de l’eau, cet endroit est ma maison.

À l’approche de la nuit, je bois un délicieux nectar et mâche le nuage rouge foncé au petit matin.

Avec la cithare, la mélodie de Jade vert est jouée ; dans un fourneau, le cinabre blanc est affiné.

Un tigre doré est conservé dans le trépied précieux, un corbeau blanc est élevé sur le champ mystérieux.

Une louche en calebasse dissimule la bonne fortune, une mesure de trois pieds tranche les démons vicieux.

Comprendre la fabrication du vin en un instant permet d’ouvrir les fleurs éphémères.

Quelqu’un peut faire comme moi, on regarde ensemble les corolles immortelles.

 

J’apprécie ce poème et en fais l’éloge.

D’après mes connaissances, les immortels sont classés en neuf niveaux :

1. Souverain authentique du neuvième ciel.

2. Souverain authentique du troisième ciel.

3. Maître authentique du Très Haut.

4. Maître authentique qui vole dans les airs.

5. Immortel prodigieux.

6. Maître authentique.

7. Homme prodigieux.

8. Immortel volant.

9. L’immortel. 

Lao-tzu, l’empereur souverain Tung-hua et la Mère d’Or de l’Étang de Jade sont tous au niveau du Souverain authentique du neuvième ciel ; ils sont des immortels du premier classement.

J’admire le poème de Han Hsiang-tzu, et surtout cette phrase : « À l’approche de la nuit, je bois un délicieux nectar et mâche le nuage rouge foncé au petit matin. »

C’est la nourriture des immortels.

C’est à cela que mon esprit aspire.

Dans le monde féerique de l’Étang de Jade, la Mère d’Or de l’Étang de Jade m’avait offert un « banquet de l’Étang de Jade ». Elle avait convoqué avec une bannière jaune abricot tous les immortels pour qu’ils y assistent.

D’après ce qu’on disait :

Si la bannière jaune abricot s’agite, cela veut dire que le chef des alliances convoque l’assemblée des immortels de toutes les voies, ainsi que ceux qui séjournent dans les montagnes et les palais.

Dès qu’ils sentent un parfum envahir leur nez, ils comprennent immédiatement les causes précédentes et les effets postérieurs ; ils se rendent alors au monde féerique de l’Étang de Jade.

La Mère d’Or de l’Étang de Jade avait spécialement organisé pour moi ce banquet de l’Étang de Jade, et ainsi elle me présenta :

l’assemblée à l’étang de lotus de l’Ouest ; le maha Étang au Double Lotus ; les dix-huit Padmakumara ; le Saint Vénérable en robe blanche ; le gourou de diamant à la sainte couronne 

 

rouge ; le maître secret du monde de mantra ; le grand fondateur éveillé de l’école du Vrai Bouddha Ling Hsien ; le vénérable pratiquant tantrique Sheng-yen Lu.

Ceux qui avaient assisté à la grande fête étaient précisément les deux bouddhas et les huit bodhisattvas :

le bouddha Vairocana ;

le bouddha Amitâbha ;

le bodhisattva Avalokitésvara ;

le bodhisattva Maitreya ;

le bodhisattva Âkâsagarbha ;

le bodhisattva Samantabhadra ;

le bodhisattva Vajrapani ;

le bodhisattva Manjushrî ;

le bodhisattva Sarvapayajaha ;

le bodhisattva Ksitigarbha ;

[…]

Du monde des immortels, il y avait :

Hung-chün Lao-tsu (le vieux patriarche Hung-chün), T’ai-shang Lao-chün (le vieux seigneur du Très Haut), Yüan-shih T’ian-tsun (le vénérable céleste du commencement ori-ginel), Ling-bao T’ian-tsun (le vénérable céleste du Trésor spirituel), Lao-tzu, Dong Wang-gong (le roi d’Orient), Ch’ih Sung-tzu, Lü Shang, Wang Tzu-ch’iao, Yen Chün-p’int, T’ai Xuan-nü (la Dame suprêmement mystérieuse), Chiu-t’ien Hsüan-nü (la Dame mystérieuse du neuvième ciel), Kuei-ku-tzu (le Maître de la vallée des spectres), An-ch’i Sheng, Hsü Hsün…

Le joyeux banquet de l’Étang de Jade était original, je l’acclamai. Je n’arriverais pas à le décrire.

Un banquet d’arc-en-ciel fut donné.

Les filets suprêmes portant des perles lumineuses répandirent de la lumière.

Le délicieux nectar descendit de l’espace.

Les nuages rouge foncé se répandirent partout dans le bout du monde.

Je remarquai que de la lumière et du ch’i emplissaient le joyeux banquet, et volaient çà et là. Les baguettes n’étaient pas nécessaires, les assiettes étaient inutiles, seules les lumières colorées étaient ingurgitées et régurgitées, et c’était extrêmement beau.

(En fait, les immortels se nourrissent uniquement de lumière et de ch’i.)

C’était le joyeux banquet, immensément fantasmatique, de l’Étang de Jade.

La dame Yun-hua dit :

— Révérend maître Lu, nous avons préparé pour vous des chitterlings[1] et un gâteau âng-ku-kué[2] en forme de tortue rouge.

(Puisque je suis un homme ordinaire.)

 

 

[1] Plat élaboré à partir de l’intestin grêle du porc.

[2] Petite pâtisserie ronde ou ovale avec une peau de farine de riz gluant enroulée autour d’une garniture sucrée au centre.