La doctrine du bouddhisme tantrique;le corps devient un bouddha--2
■ Le bouddha vivant Lian-sheng, Sheng-yen Lu
■ Discours abstrus sur la délivrance « Pointer du doigt la Lune »
■ Traduit du chinois par Sandrine Fang
■ Copyright © Sheng-yen Lu ©2017, Éditions Darong
Voici le texte de dédicace avec la formation
du voeu, et je le transcris respectueusement
ci-dessous :
Moi, disciple de Lian-sheng, je me confie
tout entier au bouddha Amitâbha du
Monde de la joie parfaite, en souhaitant
que sa lumière pure m’éclaire et que
ses voeux miséricordieux me recueillent.
Avec la pensée droite, je récite respectueusement
le nom du Tathâgata. Après
dix récitations, telle est la voie de bodhi,
je prie la renaissance à la Terre
pure. Le voeu originel formé autrefois
par le Bouddha :
« Si les êtres vivants souhaitent renaître
dans mon royaume, il faut y ajouter foi
avec leur coeur sincère, avec joie. Avec
dix fois la récitation, si la renaissance
ne se réalise pas, je ne récolterai pas le
Fruit de l’Illumination parfaite. » Ayant
supprimé les Cinq Péchés mortels0F
1 et
la diffamation de la Loi droite, je me
rappelle aujourd’hui que, depuis cette
vie présente, je ne commets pas de
péchés mortels, je ne calomnie pas le
Grand Véhicule, je souhaite que ces
dix récitations me fassent entrer dans
la mer de grand voeu du Tathâgata. Par
la force miséricordieuse du Bouddha,
tous mes péchés sont supprimés, le
facteur conditionnant la pureté s’accroît.
À l’article de la mort, je saurai l’heure
de son arrivée, mon corps ne subira
pas les douleurs de la maladie, mon
coeur s’abstiendra de convoitises et ne
sera pas tourné sens dessus dessous,
comme si j’étais dans la méditation
où les bouddhas et tous les saints, en
tenant à la main une chaire de lotus,
viendraient m’accueillir, comme si en
l’espace d’une pensée, j’étais né au
royaume de la joie parfaite. La fleur de
lotus étant ouverte, je verrai le Bouddha,
j’entendrai alors le Véhicule de bouddha,
ma sagesse de bouddha sera soudainement
ouverte, je porterai largement secours
aux êtres vivants, et mon voeu de bodhi
s’achèvera parfaitement.
Si les disciples considèrent que ce texte
de dédicace avec la formation du voeu est trop
long, ils peuvent prononcer tout simplement
ce que j’ai enseigné :
Je souhaite que tous les pratiquants
bouddhistes naissent sur la Terre de la
joie parfaite.
En haut, je revaudrai le bienfait aux
quatre sortes de bienfaiteurs1F
2
En bas, je secourrai les êtres de la
souffrance des trois mauvaises voies.
En voyant le bouddha, je serai délivré(e)
du cycle des existences.
Je porterai secours à tous comme le
Bouddha l’a fait.
Shpurangama-sûtra (« Sûtra de l’Héroïque
») dit :
Deux individus, par exemple, l’un a
particulièrement de la mémoire, l’autre
a plutôt la mémoire courte ; ces deux
personnes se rencontrent comme si elles
ne se trouvaient pas face à face, elles se
regardent comme si elles ne se voyaient
pas. (Ce n’est pas une bonne situation.)
Et :
Deux individus pensent l’un à l’autre,
leur souvenir affectueux est si profond
qu’ils s’accompagnent l’un l’autre de
la naissance à la renaissance, comme
le corps et son ombre, qui ne s’écartent
jamais. (C’est une bonne situation.)
Et :
Les Tathâgata des dix directions pensent
avec sympathie à tous les êtres vivants,
comme une mère pense à son fils. Si
le fils s’en va, pourquoi le pensera-telle
? Si le fils pense à sa mère comme
celle-ci pense à lui, la mère et le fils
ne s’abandonneront pas, ne s’éloigneront
pas l’un de l’autre. Si le coeur des êtres
vivants pense au bouddha et prononce
le nom du bouddha, celui-ci se présente
et se trouve devant leurs yeux qui le
voient certainement.
Pour ceux dont les dispositions naturelles
sont supérieures : leur coeur se fixe sur le
bouddha, s’en remet au destin et fait toujours
disparaître toutes les mauvaises pensées.
Pour ceux dont les dispositions naturelles
sont moyennes : en raison de la pensée pour
le bouddha, combiner une malfaisance ne se
fait pas.
Pour ceux dont les dispositions naturelles
sont inférieures : bien qu’ils suivent le mal
et commettent des karmas négatifs, leur coeur
est souvent accessible à la pitié, comme si le
corps étant parfumé s’éloigne naturellement
de la fétidité.
Si tous ces gens-là récitent le nom du
bouddha, s’exercent dans l’école de la Terre
pure, à l’article de leur mort, le bouddha
Amitâbha, le bodhisattva Avalokitésvara, le
bodhisattva Mahâsthâmaprâpta et tous les
saints viendront certainement les accueillir et
les conduire à renaître dans le royaume du
bouddha, à la Terre pure.
Quelqu’un m’a posé une question :
— Si le bouddha transformé par un
démon vient m’accueillir, que faut-il faire ?
J’ai répondu :
— Réciter la parole avérée : Om Goulou
Lianshen Siddhi Rom2F
3. (Trois fois).
Si c’est un vrai bouddha, sa lumière sera
encore plus éclatante.
Si c’est un démon déguisé en bouddha,
il disparaîtra absolument.
Si le bouddha Amitâbha vient les recevoir
en personne, leur délivrance acquise à cet
instant est l’entrée par corroboration dans
« la Terre de bouddha où séjourne le corps
de rétribution ».
D’après l’explication des livres canoniques,
il se peut que, au dernier stade où
l’âme se trouve dans l’état intermédiaire,
des êtres célestes viennent la chercher avec
leur corps matériel, ou que le protecteur du
dharma vienne la recevoir aussi avec son
corps matériel.
La délivrance obtenue par l’âme au
dernier stade de l’état intermédiaire est
précisément l’entrée dans « la Terre de bouddha
où séjourne le corps de manifestation ».
Donc, la délivrance se distingue en trois
états :
– le corps de la Loi ;
– le corps de rétribution ;
– le corps de manifestation.
Ce sont les trois voies de la délivrance.
fin
1 Tuer son père, tuer sa mère, tuer un arhat, faire couler le sang d’un bouddha, provoquer une scission au sein de
la communauté bouddhique.
2 Ce sont les Trois Joyaux (les bouddhas, le dharma, la sangha), les parents, les maîtres spirituels et le territoire
national.
3 Transcription phonétique.