La claire lumière du bouddhisme tantrique(2)
■ Le bouddha vivant Lian-sheng, Sheng-yen Lu
■ Discours abstrus sur la délivrance « Pointer du doigt la Lune »
■ Traduit du chinois par Sandrine Fang
■ Copyright © Sheng-yen Lu ©2017, Éditions Darong
Je trouve qu’il est très important pour
les pratiquants du bouddhisme tantrique
de penser souvent aux Trois Racines fondamentales
0F
1, car elles sont justement des
appuis, des soutiens au moment où ils
sont à l’article de la mort.
En temps habituel, vous ne croyez
en rien, vous ne croyez qu’à l’argent. Estce
que l’argent peut vous sauver ?
Si l’on a une croyance et qu’on pense
souvent aux Trois Racines fondamentales,
le gourou pourra se présenter, la déité
d’élection pourra se manifester, le défenseur
du dharma pourra se montrer. Tout cela
témoignera de la claire lumière de la renaissance
à la Terre pure.
Il faut donc :
– namo-gou-lou-bei (transcription
phonétique) : la prise du refuge auprès du
gourou-racine ;
– namo-bou-da-yeh (transcription
phonétique) : la prise du refuge dans le
bouddha ;
– namo-da-mo-yeh (transcription
phonétique) : la prise du refuge dans le
dharma ;
– namo-seng-kia-yeh (transcription
phonétique) : la prise du refuge auprès des
saints et des moines bouddhistes ;
– namo-ben-tsun-yeh (transcription
phonétique) : la prise du refuge dans la déité
d’élection heureusement prédestinée ;
– namo-rou-fa-yeh (transcription
phonétique) : la prise du refuge dans les
protecteurs vénérables doués de sensibilité.
(Ce sont les six refuges du bouddhisme
tantrique.)
Les refuges du bouddhisme tantrique,
ce sont justement les trois refuges du
bouddhisme exotérique et les refuges dans
le gourou, la déité d’élection et le protecteur
du dharma. Padmakumara, le gourouracine
de l’école du Vrai Bouddha, est
l’une des déités d’élection. L’école du Vrai
Bouddha est constituée de huit déités
d’élection personnelle1F
2
Ici, je souligne la grande importance
de suivre un gourou et une pratique ; on peut
dire « un gourou, une pratique, une déité
d’élection », car il y a déjà dans la pratique
une communication avec le gourou, la
déité d’élection et le protecteur du dharma.
Pour ceux qui ont une croyance et qui
mettent réellement la théorie en application,
ils se rendront, dans l’état de conscience,
à l’endroit décidé par la puissance de leur
pratique.
En fait, sauf si le défunt est retenu par une partie du pouvoir du karma, il est effectivement entièrement libre. Bien que l’endroit de la transmigration d’une âme soit déterminé par le pouvoir karmique, la force de la pratique personnelle et l’ins-truction d’un grand homme sage et dé-bonnaire sont aussi très importantes.
On voit bien que, dans le Sûtra du voeu primordial du bodhisattva Ksitigarbha, le bodhisattva Ksitigarbha est le grand sage débonnaire. Si le mourant génère une puissance de la pratique, laquelle se joint à l’instruction d’un grand homme sage et bienveillant, l’intention du défunt, à l’article de la mort, c’est incontestablement de partir avec son gourou, sa déité d’élection et son protecteur du dharma. Les six refuges servent précisément à réveiller facilement l’intention du défunt.
Générer la puissance par la pratique, c’est le meilleur.
Quant à l’instruction d’un grand homme sage et débonnaire, elle ressemble à ceci :
– la messe des défunts, que l’on voit dans la religion catholique ;
– les prières faites par les religions islamique et chrétienne ;
– la liturgie célébrée dans l’hindouisme ;
– le chant rituel du bouddhisme exotérique (pour délivrer l’âme du défunt de l’état de souffrance) ;
– la délivrance par l’audition dans l’état intermédiaire, effectuée par le boud-dhisme tantrique.
Personnellement, je suis d’avis que les athées sont le groupe le plus catastrophique, ils manquent complètement d’appui et négligent la force de l’exaucement. Après leur mort, ils sont non seulement influencés par la puissance de leurs propres karmas, mais aussi par celle du karma de leurs parents proches. Pour ce genre de morts, il est fort difficile de renaître dans le royaume du bouddha, à la Terre pure.
Même si un grand sage bienveillant leur donne des instructions, ils soutiennent avec opiniâtreté leurs vues et n’y ajoutent radicalement pas la foi. Ils sont complètement détournés par la puissance de leurs propres karmas, ils estiment même que le grand sage débonnaire jacasse trop, et ils continuent alors à s’engager dans la voie dangereuse.
Les gens qui manquent de l’appui de la croyance agissent exactement comme ça.
fin
1 Le gourou (le Grand Maître, le maître spirituel), la déité personnelle (la déité d’élection), le défenseur du
dharma (la messagère de l’espace).
2 Les huit déités d’élection : Padmakumara, le bouddha Amitâbha, le bouddha de la médecine, le bodhisattva
Avalokitésvara, Padmasambhava, le bodhisattva Ksitigarbha, le bodhisattva Tsende, le bodhisattva Jambala
jaune.