Suis-je la voie exterieure du bouddhisme ?
■Le bouddha vivant Lian-sheng Sheng-yen Lu
■Book 200 - L'Eveil parfait et universel
Une tranche et encore une tranche d'Illumination
—L'esprit intelligent de la vie—
■Traduit du chinois par Sandrine Fang
■Copyright c Sheng-yen Lu c2013, Editions Darong
Depuis l'âge de vingt-six ans, je suis considéré comme appartenant à la voie extérieure du bouddhisme, on dit « hétérodoxe ».
Voici la cause de cette appellation :
– à l'âge de vingt-six ans, j'ai obtenu l'oeil céleste ;
– j'ai visité en haut le Paradis et en bas l'Enfer ;
– j'ai vu ma vie antérieure qui était Padmakumara ;
– j'ai vu ma propre Terre pure « maha Étang au Double Lotus » ;
– j'ai communiqué avec les êtres invisibles du monde des esprits.
Etc., etc., etc.
Mes expériences mentionnées ci-dessus étaient très différentes de celles du monde des bouddhistes de l'époque ; il paraît qu'elles n'étaient pas en harmonie avec les autres.
En ce temps-là, je jouis soudain d'un grand renom.
Je portais secours aux êtres vivants qui avaient des difficultés ou des maladies.
La cour de ma maison ressemblait à un marché. Je recevais chaque jour plus de trois cents visiteurs.
Tout le monde disait que ma prédiction prodigieuse était précieuse, très précise, extrêmement précise.
J'ai guéri beaucoup de maladies mystérieuses causées par des esprits spectraux. (C'était un miracle.)
Le monde des religieux connaissait une personne, et cette personne était Sheng-yen Lu.
Cependant, le monde des bouddhistes me flanqua m'expulsa de la religion bouddhique orthodoxe et me fit porter un chapeau que je ne pourrais plus jamais enlever.
Ce chapeau était justement l'« hétérodoxie ».
Plus tard, j'ai appris le bouddhisme, certains bouddhistes adjoignaient quelques mots à l'hétérodoxie :
« L'adhérence au bouddhisme et l'hétérodoxie. »
C'était le chapeau que je devais toujours porter dans cette vie. C'était différent, c'était bien différent.
Le monde des bouddhistes m'avait classé dans une voie qui était en dehors du bouddhisme classique et orthodoxe.
Ils me critiquaient :
– un mutant ;
– un avatar ;
– d'une race différente.
Le plus grave, c'est qu'ils me regardaient comme un déluge, un fauve et un démon pervers.
(Je me suis observé moi-même, je trouve pourtant que je suis très authentique, je n'étais pas si grave.)
Après l'obtention de l'Éveil —
J'ai nié la différenciation. Attention ! J'ai prononcé le mot « différenciation ».
J'ai compris le sens de tous les livres canoniques de la prajñâ①. Ayant obtenu la prajñâ, on ne fait pas la différenciation.
Je suis devenu quelqu'un dont la capacité est très distinguée, le tempérament libre et l'attitude désinvolte ; j'adore les monts et les cours d'eau, et pour me consoler, je fais naître le sentiment de joie et de plaisir ; en suivant l'affinité prédestinée, je porte secours aux êtres vivants ; que le bien et le mal viennent, s'ils veulent, que le bien et le mal s'en aillent, s'ils veulent.
J'ai écrit une stance :
Je me promène depuis quarante ans dans tous les coins du monde,
J'ai rencontré les gens innombrables, soit partis, soit restés,
Je ne compte jamais combien d'enseignements que j'ai donnés,
Je n'ai pas de peine, ni d'amusement, je ne m'accorde pas de répit.
Je vous prie d'écouter une de mes paroles :
« Qu'importe que ce soit vivant ou mort, tous les objets ont la même nature fondamentale, sans démarcation. »
S'il y a une discrimination, c'est que l'on n'a pas obtenu l'Éveil.
L'absence de discrimination, c'est que l'on a obtenu l'Éveil.
L'Éveil, l'Éveil, l'Éveil, l'Éveil, l'Éveil, l'Éveil, l'Éveil, avez-vous obtenu l'Éveil ?
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①La sagesse