Lavement intestinal par injection de café
■ Le bouddha vivant Lian-sheng, Sheng-yen Lu
■ Discours abstrus sur la délivrance « Pointer du doigt la Lune »
■ Traduit du chinois par Sandrine Fang
■ Copyright © Sheng-yen Lu ©2017, Éditions Darong
J’ai un disciple féminin, elle s’appelle Nini. Quelques années auparavant, elle était tombée malade et était extrêmement affai-blie par sa maladie.
Un médecin spécialisé en médecine naturelle lui avait dit qu’elle devrait suivre le lavement intestinal par injection de ca-fé pour éliminer les toxines de son corps. Le lavement intestinal permet d’éliminer les substances toxiques du corps.
Voici ce qu’est le lavement intestinal par injection de café :
On prend des grains de café biolo-giques, non-torréfiés, on moud le café, on enlève les résidus, puis on fait le café avec un litre d’eau (à peu près mille CC).
Le récipient rempli de café est sus-pendu à une certaine hauteur.
Le récipient est raccordé à un tuyau dont l’extrémité est rigide (de la longueur d’un doigt).
On applique un lubrifiant sur la par-tie rigide du tuyau qui est introduit dans l’anus.
Le café est injecté dans le rectum, le côlon et le cæcum qui sont lavés bien pro-prement.
Douze à seize minutes plus tard, on enlève la partie rigide du tuyau. (Une autre explication : six minutes.)
Le café est évacué de l’anus. (L’odeur est fétide.)
Nini dit :
— Il faut l’appliquer en suivant les recommandations du médecin et faire at-tention à l’hygiène.
Elle l’appliquait en position couché et en inclinant son corps.
Elle trouvait que le lavement intes-tinal avec du café était très désagréable, elle ne s’y habituait pas, car l’introduction du tuyau lui faisait mal, elle éprouvait la sensation de ballonnement abdominal en voulant aller à la selle, elle avait des gaz dans le tube digestif.
Elle dit qu’au moment où le tuyau était enlevé, le café exhalant une odeur fétide était rejeté, il valait mieux le faire dans la baignoire pour que le nettoyage soit facilement effectué.
Nini expliqua :
— C’est la désintoxication par injec-tion de café dans l’intestin. Mais il existe beaucoup de traitements pour la détoxi-cation, et aussi beaucoup de désintoxi-cations pour laver l’intestin.
À moins que ce ne soit nécessaire, il n’est vraiment pas indispensable de se désintoxiquer avec le lavement intestinal avec du café.
Nini dit :
— Après le lavement intestinal avec du café, ma santé ne s’était pas améliorée. Par contre, un jour, j’ai rêvé que le révérend maître Lu arrivait en tenant à la main un bol de rosée bienfaisante, et il me disait d’en boire ; je l’ai donc avalée. Le lende-main, parce que je l’ai prise, quand je me suis réveillée, la maladie avait complète-ment disparu !
Ayant entendu cela, j’éclatai de rire.
Je dis :
— Le révérend maître Lu qui vit dans la réalité n’a pas de grande contribution au pouvoir, par contre, celui qui était dans mon rêve possède un exploit remarquable dans sa pratique.
Quelqu’un me demanda :
— Pourquoi le révérend maître Lu qui se trouve dans le rêve possède-il le grand pouvoir ?
Je répondis :
— Dans la vie réelle, le révérend maître Lu ne possède qu’un portrait, mais le révérend maître Lu qui se trouve dans le rêve possède trente-deux caractéristiques physiques remarquables que possèdent les bouddhas.
Je continuai :
— Dans la vie réelle, le révérend maître Lu est une seule personne face à des myriades de personnes ; le révérend
maître Lu qui se trouve dans le rêve est capable de se manifester en nombre in-commensurable de nirmânâ kâya (corps de métamorphose)
Quelqu’un me demanda :
— Entre le révérend maître Lu du temps réel et celui qui se trouve dans le rêve, lequel est vrai ?
Je répondis :
— Le vieux moine.
Il demanda :
— Qu’est-ce que le vieux moine ?
Je répondis :
— Sans l’obstruction à l’est et à l’ouest ; obtenir la liberté au sud et au nord.
Un individu demanda :
— Qu’est-ce que cela signifie ?
Je répondis :
— Le bouddhisme dit : « Le corps du bouddha remplit le monde du dharma ». Aujourd’hui, en tant que vieux moine, je me répands aussi dans le monde du dhar-ma.
Il demanda :
— Est-ce que je peux m’y répandre ?
Je répondis :
— Vous vous y répandrez assurément.
(Ce propos est effectivement un res-sort véritable. Méditez-le !)