Un spectre mange les ovules fécondés d’une femme
■ Le bouddha vivant Lian-sheng, Sheng-yen Lu
■ Discours abstrus sur la délivrance « Pointer du doigt la Lune »
■ Traduit du chinois par Sandrine Fang
■ Copyright © Sheng-yen Lu ©2017, Éditions Darong
Un couple marié vint me voir et me ra-conta une histoire étrange et inimaginable. Voici leur histoire :
Ce couple était marié depuis peu de temps.
L’épouse fut enceinte.
À partir de ce moment, elle entendait un spectre dire à son oreille : « Dépê-chez-vous de faire une fausse couche ! Je veux le manger (l’ovule fécondé) !
Ha ! C’était vraiment très effrayant !
Le spectre lui parla tous les jours à l’o-reille, et peu de temps après, l’épouse fit vrai-ment une fausse couche.
Elle fut de nouveau enceinte.
Le spectre tint le même propos :
— Dépêchez-vous de faire une fausse couche ! J’attends pour le manger !
L’épouse ne pouvait pas supporter cette perturbation, elle fit encore une fausse cou-che.
Cela faisait donc deux fausses couches.
Je dis à ces deux époux :
— Je vous donnerai l’indication dans votre rêve.
Deux jours plus tard, l’épouse fit un rêve dans lequel elle voyait arriver le ré-vérend maître qui tendit la main et tapa une fois bien légèrement sur son ventre (sur la région abdominale).
Il lui recommanda :
– Poser quatre boucliers de Kalachakra dans les quatre orientations de la maison.
– Réciter tous les jours le Sûtra du roi souverain Avalokitésvara.
– Faire son devoir, autrement dit pra-tiquer le dharma.
Après avoir fait le rêve :
La femme tomba à nouveau enceinte.
Le spectre ne se manifestait plus, il n’y avait plus de discours du spectre !
Tout était en paix et allait bien.
(C’était un cas réel. Dans ma vie pré-sente, je m’occupe de tous les grands et petits événements du monde, je veille même à l’enfantement d’une femme.)
Un moine me demanda :
— Le spectre mange les ovules fécondés d’une femme, c’est effectivement une chose terrifiante. Est-ce à cause de la santé person-nelle qui provoque une fausse couche ?
Je lui retournai la question :
— La première cause est un spectre qui mange les ovules fécondés d’une femme, l’autre cause est la question de la santé, dites-moi, quelle est la cause véritable ?
Le moine répondit :
— Tous les deux sont corrects.
Je dis :
— Tous les deux sont incorrects !
— Pourquoi, demanda-t-il.
Je dis :
— Si la femme n’était pas enceinte, comment ferait-elle une fausse couche ?
Le moine s’en rendit compte légère-ment.
Le moine posa la question :
— On dispose quatre boucliers de diamant dans les quatre coins de la chambre ou de la maison, cela est considéré comme une démarcation de protection. Je me de-mande s’il y a aussi des boucliers de Kala-chakra dans la chambre du révérend maître Lu.
Je répondis :
— Je ne les dispose pas !
— Pourquoi ne les disposez-vous pas ? demanda le moine.
Je dis :
— Le révérend maître Lu, moi, je suis le bouddha Kalachakra. Si je pose des boucliers de Kalachakra, ne serait-ce pas comme si l’on porte de l’eau à la rivière ?
Le moine interrogea :
— Est-ce que le révérend maître Lu ré-cite aussi tous les jours le Sûtra du roi souverain Avalokitésvara ?
Je répondis :
— Oui.
Le moine demanda encore :
— Étant donné que le révérend maître Lu est le bouddha Kalachakra, quelle néces-sité qu’il récite encore le Sûtra du roi souverain Avalokitésvara ?
Je répondis :
— L’un se montre avec les yeux colé-reux de diamant, l’autre est l’image d’un bodhisattva aux sourcils baissés0F1.
— Quelle est la différence entre eux ? demanda le moine.
Je répondis :
— Pour les êtres vivants, il faut tout de même allumer la lampe.
(Mes saints disciples méditent ce pro-pos.)
1 Le bodhisattva regarde les gens avec compassion et miséricorde.