Un chapelet blanc
■ Le bouddha vivant Lian-sheng, Sheng-yen Lu
■ Discours abstrus sur la délivrance « Pointer du doigt la Lune »
■ Traduit du chinois par Sandrine Fang
■ Copyright © Sheng-yen Lu ©2017, Éditions Darong
Le 21 mai 2012, à six heure de l’après-midi, je dînai au dernier étage de l’immeuble Guan-yun dans la ville de Taichung avec les époux représentants du temple Vihara Vajra Bumi Pe-kalongan, et les époux représentants du temple Vihara Maha Welas Asih. L’épouse du représen-tant du temple Vihara Vajra Bumi Pekalon-gan portait un chapelet blanc serré autour du cou.
Elle nous dit :
— J’avais une maladie chronique. Le révé-rend maître Lu et Shih Mu0F1 m’ont offert un chapelet blanc. Dès que je l’ai porté, cette maladie chronique a disparu. J’étais perplexe à cause de cette maladie depuis longtemps, et j’ai consulté partout des médecins renommés, mais la mala-die ne se guérissait toujours pas. Mais incroya-blement, à l’instant où j’ai porté le chapelet blanc, je suis soudain guérie de la maladie.
Les mains jointes, je dis :
— Excellent ! Excellent !
C’est encore un événement très prodigieux. Comment la maladie incurable a pu être guérie lorsque la dame portait un chapelet blanc ? Est-ce prodigieux ? Est-ce extraordinaire ?
Cette affaire m’a amené à transcrire une conversation :
— Il existe beaucoup de chapelets de couleur blanche, n’est-ce pas ? Quelqu’un était malade, il a pu pourtant être guéri en portant un chapelet blanc ?
Je répondis :
— Cela dépend de celui qui peut en avoir l’usage ou qui ne peut en avoir l’usage.
Le moine demanda :
— Qu’est-ce que « en avoir l’usage » ?
Je répondis :
— Cela a tout de même besoin d’une conformité.
(Je voudrais dire que ce chapelet blanc est le mien, avec lequel j’ai déjà récité des mantra et le nom du bouddha, la bénédiction y est donc donnée. Voilà la cause fondamentale. En plus, l’épouse du responsable du temple Vihara Vajra Bumi Pekalon-gan se conformait à cette cause accessoire. La cause fondamentale et la cause accessoire s’unis-saient, sa maladie chronique pouvait donc se gué-rir. Si elles ne s’accordaient pas l’une avec l’autre, elle ne pouvait pas être guérie.)
Une stance ainsi composée :
Pour arrêter le malheur, il faut la bénédiction du maître,
Celui qui est conforme au facteur conditionnant, on le distingue im-médiatement ;
S’il n’y a pas de conformité et si vous faites toutes les choses comme il vous plaît,
La nuit des ténèbres manifestera la luminosité.
Le moine me demanda :
— Qui est approprié ?
Je répondis :
— L’épée tranchante a ouvert le Ciel et la Terre, lesquels sont devenus paisibles ; le sabre dont la lame acérée reluit est à peine soulevé, les étoiles du Sagittarii et du Capricorni ont pris le froid.
Le moine demanda :
— De quel talent s’agit-il ici ?
Je répondis par une stance :
Aller de l’avant avec vigueur et in-lassablement en temps ordinaire,
Les yeux ouverts sont lumineux et brillants ;
Aller tout droit vers la bodhi suprême,
L’obscurité est immédiatement chassée.
Le moine demanda :
— Le révérend maître Lu a pris assez de moyens pour porter secours aux êtres vivants, y en a-t-il qui sont négligés ?
Je répondis :
— Il y en a.
— Lesquels ? demanda-t-il.
— Ceux qui jouent avec les esprits malins et les âmes spirituelles, répondis-je.
Le moine interrogea :
— Est-ce qu’on peut dire qu’il n’y en a pas ?
Je répondis :
— Dans un ciel sans nuages de dix mille lieues, la lune monte assurément sur l’horizon.
Le moine posa cette question :
— Quand notre coeur soupçonneux n’est pas encore arrêté, que faut-il faire ?
Je répondis :
— Laissez-le de côté, ce sera stable et calme !
Le moine dit :
— Je n’arrive pas à le laisser de côté !
Je dis :
— Le boeuf de fer ne pâture pas !
(Mes saints disciples, réfléchissez sur la question : pourquoi le boeuf de fer ne pâture pas ?)
1 L’épouse et un serviteur du révérend maître Lu.