La gloire de Padmakumara
■ Le bouddha vivant Lian-sheng, Sheng-yen Lu
■ Discours abstrus sur la délivrance « Pointer du doigt la Lune »
■ Traduit du chinois par Sandrine Fang
■ Copyright © Sheng-yen Lu ©2017, Éditions Darong
La méthode P’owa permet de transformer
la conscience en sagesse. Padmakumara
s’est élevé dans l’espace, comme
la déité d’élection de la sagesse qui s’installait
dans le ciel, en tout point semblables
l’un à l’autre. J’en ai enfin compris la raison :
– j’ai vu le bouddha Amitâbha à
Pékin, (dans un trajet aérien de Pékin à
Taiyuan) ;
– j’ai vu en Corée le bouddha Bhaishajyaguru
à la lumière de lazurite et toutes
les divinités ;
–toutes ces manifestations étaient en
réalité parfaitement identiques.
Quand mon esprit originel a quitté
l’entrave qui était mon corps charnel, les
Six Racines0F
1, les Six Impuretés1F
2 et les Six
Consciences2F
3, qui sont renfermées dans mon
enveloppe corporelle, avaient complètement
disparu. À cet instant, la stratification de la
pratique de la perfection se faisait voir, et
c’est le dogme ésotérique du bouddhisme
tantrique. Voilà la raison pour laquelle je
pouvais avoir la vision véridique.
Lorsque mon esprit originel (la nature
de bouddha) a ressuscité, L’espace
s’emplissait de célébrations et de
chants joyeux donnés par un million
de dâkinî3F
4 ;
Les bouddhas des dix directions, les
bodhisattvas des trois phases de
l’existence et des dix directions,
Les défenseurs de diamant du dharma,
Tous les cieux, etc.,
Tous en faisaient l’éloge et chantaient
des chansons réjouies.
Je dis à tout le monde que la soi-disant
illumination expérimentée est justement comme
cela ; la soi-disant nature de bouddha est
justement comme cela ; le soi-disant grand
homme éveillé est justement comme cela ;
la soi-disant réalisation de l’état de bouddha
est justement comme cela. C’est vraiment
impossible à décrire.
Autrement dit, tout est ressuscité :
Comme si les jeunes plants poussaient
sur un grand terrain desséché
;
Comme si toutes les fleurs s’épanouissaient
dans une rase campagne
et que le printemps était de retour ;
Comme si un dormeur, réveillé,
commençait une nouvelle journée.
Le soleil s’est levé et, en répandant
ses rayonsn a fait resplendir une
nouvelle vie.
Le dharma tantrique du Vrai Bouddha
que j’ai établi témoigne du monde du dharma
authentique. Dès que la déité d’élection de
la sagesse sortira de l’enveloppe corporelle
de l’homme, les bouddhas et les bodhisattvas
des dix directions se manifesteront, aussi
nombreux que les terres et les mers. On
peut dire que c’est une lune qui se réfléchit
sur mille fleuves, ainsi que pour dix mille
lampes qui brillent dans une salle, toutes les
lumières rendent chaque lampe pleinement
perceptible.
Dans le dharma tantrique du Vrai
Bouddha que j’ai établi, il y a la Terre pure de
Vairocana, la Terre pure du rien qu’esprit, la
Terre pure de la véracité constante, la Terre
pure de la joie suprême, la Terre pure de la
rétribution consignée, la Terre pure de
toutes les directions…
Le dharma tantrique du Vrai Bouddha
est difficile à imaginer.
Le bouddhisme tantrique à la prajñâ
(la sagesse) est le centre d’illumination
parfaite et universelle.
La correspondance dans le yoga occasionne
le séjour de tous les bouddhas.
Une branche de l’arbre particulièrement
développée reste parfumée
pendant dix mille ans.
Sheng-yen Lu était-il mort ou pas ?
La réponse est évidemment non.
Tous ceux qui possèdent l’oeil de compréhension
correcte peuvent distinguer que,
pour la personne qui se délivre du cycle des
existences, la mort n’est qu’une autre façon
de vivre et que la naissance est simplement
le retour de l’esprit originel déjà parti. Celuici
est capable de transiter de l’état sphérique
de l’homme à un état sphérique de la
Terre pure, et de retourner de ce dernier état
dans l’état précédent. Celui qui fait librement
les allers-retours, c’est le Tathâgata
(Ainsi Venu).
J’ai vraiment éprouvé par expérience
vécue la fraction crânienne.
J’ai expérimenté la dispersion des
Quatre Grands : la terre, l’eau, le feu, le vent.
L’être humain se compose de ces
quatre éléments, il est formé par la solidité
de la terre, l’humidité de l’eau, la chaleur
du feu et le mouvement du vent. Si ces
éléments ne s’harmonisent pas, le corps
charnel peut s’altérer et se disperser.
Dans l’invisibilité :
– la fraction du cerveau correspond à
la déchirure de la terre ;
– le sang suinte ;
–le feu cérébral (la tension) s’élève et
jaillit ;
– dans tout le corps, le vent pique, se
déchaîne et se disperse.
Heureusement, la dispersion de mes
Quatre Grands était invisible, les médecins
ne pouvaient en faire le diagnostic. Les Quatre
Grands sont les éléments initiaux de toutes
les choses, tout ce qui existe est formé par
eux. Si j’avais vraiment été mort, tous les
éléments seraient rentrés alors dans l’altération
et l’extinction. Mon corps matériel ne sentait
que l’affaiblissement et la douleur, sans
subir pourtant ni altération ni extinction.
C’est pourquoi j’étais encore en vie tout en
éprouvant la fraction crânienne et la dispersion
des Quatre Grands. Ah ! c’était vraiment
inimaginable !
C’est avec ma vie restante et mon
coeur bien sincère que j’écrirais ce livre Le
Franchissement de l’océan de vie et de
mort, et il allait avoir un sens, car j’étais
conscient que le plus grand événement de
la vie était la mort. Ce serait la chose la plus
concrète, que je montre par écrit la mort et
la renaissance à la Terre pure, et que je
décrive en détail le processus de la mort,
ainsi que les états intermédiaires où se
trouvent les âmes. J’apprendrais aux gens
comment faire face à la mort. Étant donné
que personne ne peut s’en exempter en ce
bas monde, on est donc dans la nécessité de
savoir comment la regarder profondément
en face, d’aller la connaître au fond et de
témoigner la vérité de la mort.
Je dis clairement et nettement à tout le
monde :
L’être vivant transmigre de l’être
mort,
Quand sa production conditionnée
est finie, l’être vivant cesse donc de
vivre ;
Dans la vie précédente et la vie prochaine,
avant la naissance et après la
mort,
La transmigration par les Six Voies
se trouve là-dedans.
1Les cinq organes des sens et la pensée.
2 Les sensations et les perceptions des cinq sens et de la pensée ; elles sont considérées comme impuretés parce
qu’elles engendrent le désir.
3 Elles proviennent de la vue, de l’ouïe, de l’odorat, du goût, du toucher et de la pensée.
4 Les dâkinî sont des déités protectrices du dharma qui marchent dans l’espace.