La voie de la délivrance de l’âme dans l’état intermédiaire (1)
■ Le bouddha vivant Lian-sheng, Sheng-yen Lu
■ Discours abstrus sur la délivrance « Pointer du doigt la Lune »
■ Traduit du chinois par Sandrine Fang
■ Copyright © Sheng-yen Lu ©2017, Éditions Darong
En ce qui concerne la voie de la délivrance
d’une âme qui se trouve dans l’état intermédiaire,
le Bouddha en a déjà effectivement donné
assez clairement ses explications dans le Sûtra
du voeu primordial du bodhisattva Ksitigarbha.
Comme dans le huitième chapitre où
le roi Yama (le roi des enfers) et les autres rois
génies s’exclament d’admiration :
Le Bouddha dit au roi Yama : « Dans
le Jambudvîpa0F
1, les êtres vivants ont
une forte personnalité, ils sont difficiles
à dompter, il est difficile à harmoniser
leurs sentiments, leurs paroles et leurs
pensées. Ce grand bodhisattva, durant
des centaines de milliers de kalpa,
s’efforce de secourir absolument ces
êtres animés, délivre le plus tôt possible
les pécheurs de la chute dans les
mauvaises voies. Le bodhisattva les
arrache, avec son pouvoir approprié,
à la cause karmique fondamentale pour
qu’ils puissent se rappeler leurs actes
commis dans leur vie antérieure. Effectivement,
les êtres vivants du Jambudvîpa
s’attirent profondément les
mauvais karmas, ils sont à peine délivrés
de l’enfer qu’ils y retournent
aussitôt, ce bodhisattva prend alors,
depuis longtemps, depuis de nombreux
kalpa, la peine de les en libérer. »
« Comme quelqu’un qui a perdu son
chemin pour rentrer chez lui et qui
s’est engagé dans une voie dangereuse.
Le sentier est plein de yaksa1F
2, de tigres,
de loups, de lions, de serpents venimeux,
de scorpions, et cette personne égarée
pourrait, d’un instant à l’autre, être
l’objet d’une attaque lancée par tous
ces maux. Un homme sage qui a de
grandes connaissances des arts et
qui est très habile à neutraliser l’effet
des yaksa et des autres dangers, rencontre
par hasard la personne égarée et lui
dit alors : ‶ Hé ! Homme, pourquoi
vous engagez-vous dans cette voie ?
Avez-vous quelque moyen particulier
pour réprimer tous les maux ? ″ Ayant
soudain entendu ce propos, cet individu
égaré se rend rendu compte que c’est
un chemin dangereux, il revient alors
sur ses pas et demande sa route. Alors
cet homme sage et débonnaire lui apporte
son aide en prenant sa main et en le
conduisant loin de la voie dangereuse. »
Aujourd’hui, j’ai fait mention de ces
deux paragraphes du sûtra, mais l’essentiel
consiste à indiquer ceci :
– la personne égarée est l’âme qui se
trouve dans l’état intermédiaire ;
– le bodhisattva Ksitigarbha est le grand
homme sage et débonnaire ;
– l’homme sage et débonnaire exhorte
la personne éloignée de sa route à ne pas
s’engager dans les Trois Mauvaises Voies2F
3 ;
– il délivre les êtres pécheurs de l’état
de souffrance et les fait transmigrer dans la
voie humaine ou la voie céleste ;
– il les fait renaître dans le royaume
du bouddha.
Le sûtra dit encore :
Ainsi, pour les hommes et les femmes du Jambudvîpa, lors de leur agonie, leur esprit-conscience est plongé dans les ténèbres, il ne discerne pas le bien du mal, de sorte que leurs yeux et leurs oreilles manquent de vision et d’entendement. Il convient que leurs familles fassent généreusement l’offrande, lisent ce précieux sûtra, récitent les saints noms des bouddhas ou des bodhisattvas. Une telle production conditionnante permet à la personne morte de quitter toutes les mauvaises voies et que tous les démons et génies se retirent et se dissipent complètement.
Le plus important est ce paragraphe :
Vénérable du Monde, si tous les êtres vivants peuvent, à l’article de la mort, entendre le nom d’un bouddha ou d’un bodhisattva, ou bien un livre canonique du Grand Véhicule, une phrase ou une stance, je vois qu’excepté ceux qui ont commis les cinq péchés mortels, tous ces gens-là qui ont commis le moindre karma négatif se délivreront des mauvaises voies, s’en libéreront subitement.
Le Sûtra du voeu primordial du bodhisattva Ksitigarbha enseigne :
Dédier le mérite des actes bienfaisants à la personne morte.
Dédier le mérite de la pratique du dharma à la personne morte.
Dédier le mérite de la lecture du sûtra à la personne morte.
Réciter le nom du bouddha et psalmodier le mantra.
Hisser une oriflamme.
Hisser un parasol.
Faire une offrande d’un peu d’encens ou de quelques fleurs aux statues des bouddhas et aux portraits des bodhisattvas.
Faire l’offrande en brûlant des encens, en récitant une phrase ou une stance du sûtra.
(Tout cela est consigné dans le sûtra ; c’est très important.)
Pourquoi est-il nécessaire de réciter le Sûtra du voeu primordial du bodhisattva Ksitigarbha ? Parce que la récitation de ce sûtra fait du bien au monde des morts et au monde de la lumière à la fois. Il décrit le fait que le bouddha Sâkyamuni monta au palais céleste de Trâyastrimsha pour parler à sa mère, Dame Mâyâ, du bodhisattva Ksi-tigarbha (en chinois, le bodhisattva Ti Tsang). Ti signifie la tranquillité, la patience, l’immuabilité comme la Terre ; Tsang désigne le silence, la réflexion, la profondeur, la densité. Ce grand bodhisattva n’apporte pas des secours uniquement au monde des morts, il vient aussi à l’aide des êtres vivants qui séjournent dans les six voies de la réincarnation. Après l’extinction du Tathâgata Sâkyamuni (le bouddha historique), avant la naissance du Tathâgata Maitreya (le bouddha du futur), il a pris la grande responsabilité, la lourde charge confiée par le Bouddha, de secourir les êtres vivants.
1 Le grand continent au sud du mont Sumeru.
2 Les démons qui séjournent dans la terre, dans l’air ou dans les cieux inférieurs.
3 Les trois mauvaises destinations : la voie de l’Enfer, la voie de l’Animalité, la voie de l’Esprit affamé.