■Le bouddha vivant Lian-sheng Sheng-yen Lu
■Le Franchissement de l'océan de vie et de mort
~Le plus grand événement de la vie~
■Traduit du chinois par Sandrine Fang
■Copyright © Sheng-yen Lu ©2012, Éditions Darong
En ce qui concerne la voie de la délivrance d'une âme qui se trouve dans l'état intermédiaire, le Bouddha en a déjà effectivement donné assez clairement ses explications dans le Sûtra du voeu primordial du bodhisattva Ksitigarbha.
Comme dans le huitième chapitre où le roi Yama (le roi des enfers) et les autres rois génies s'exclament d'admiration :
Le Bouddha dit au roi Yama : « Dans le Jambudvîpa①, les êtres vivants, dont le caractère est dur et fort, sont difficiles à vaincre leurs maux en harmonisant leurs sentiments, leurs paroles et leurs pensées. Ce grand bodhisattva, durant des centaines de milliers de kalpa, s'efforce de secourir absolument ces êtres animés, délivre le plus tôt possible les pécheurs de la chute dans les mauvaises voies. Le bodhisattva les arrache, avec son pouvoir approprié, à la cause karmique fondamentale pour qu'ils puissent se rappeler leurs actes commis dans leur vie antérieure. Effectivement, les êtres vivants du Jambudvîpa s'attirent profondément les karma négatifs, ils sont à peine délivrés de l'enfer qu'ils y retournent aussitôt, ce bodhisattva prend alors, depuis longtemps, depuis de nombreux kalpa, la peine de les en libérer. »
Comme quelqu'un qui a perdu son chemin pour rentrer chez lui et qui s'est engagé dans une voie dangereuse. Le sentier est plein de yaksa②, de tigres, de loups, de lions, de serpents venimeux, de scorpions, et cette personne égarée pourrait, d'un instant à l'autre, être l'objet d'une attaque lancée par tous ces maux. Un homme sage qui a de grandes connaissances des arts et qui est très habile à neutraliser l'effet des yaksa et des autres dangers, rencontre par hasard la personne égarée et lui dit alors : « Hé ! Homme, pourquoi vous engagez-vous dans cette voie ? Avez-vous quelques moyens particuliers pour réprimer tous les maux ?» Ayant soudain entendu ce propos, cet individu égaré se rend rendu compte que c'est un chemin dangereux, il revient alors sur ses pas et demande sa route. Alors cet homme sage et débonnaire lui apporte son aide en prenant sa main et en le conduisant loin de la voie dangereuse.
Aujourd'hui, j'ai fait mention de ces deux paragraphes du sûtra, mais l'essentiel consiste à indiquer ceci :
–La personne égarée est l'âme qui se trouve dans l'état intermédiaire.
–Le bodhisattva Ksitigarbha est le grand homme sage et débonnaire.
–L'homme sage et débonnaire exhorte la personne éloignée de sa route à ne pas s'engager dans les Trois Mauvaises Voies③.
–Il délivre les êtres pécheurs de l'état de souffrance et les fait transmigrer dans la voie humaine ou la voie céleste.
–Il les fait renaître dans le royaume du Bouddha.
Le sûtra dit encore :
Ainsi, pour les hommes et les femmes du Jambudvîpa, lors de leur agonie, leur esprit-conscience est plongé dans les ténèbres, il ne discerne pas le bien du mal, de sorte que leurs yeux et leurs oreilles manquent de vision et d'entendement. Il convient que toutes leurs familles fassent généreusement l'offrande, lisent ce précieux sûtra, récitent les saints noms des bouddhas ou des bodhisattva. Une telle production conditionnante permet à la personne morte de quitter toutes les mauvaises voies et que tous les démons et génies se retirent et se dissipent complètement.
Le plus important est ce paragraphe :
Vénérable du Monde, si tous les êtres vivants peuvent, à l'article de la mort, entendre le nom d'un bouddha ou d'un bodhisattva, ou bien un livre canonique du Grand Véhicule, une phrase ou une stance, je vois que tous ces gens-là se délivreront des cinq péchés mortels qui les font être condamnés dans l'enfer Avici④, et ceux qui ayant commis le moindre karma négatif auraient déchu dans les mauvaises voies s'en libéreront subitement.
Le Sûtra du voeu primordial du bodhisattva Ksitigarbha enseigne :
Dédier le mérite des actes bienfaisants à la personne morte.
Dédier le mérite de la pratique du dharma à la personne morte.
Dédier le mérite de la lecture du sûtra à la personne morte.
Réciter le nom du Bouddha et psalmodier le mantra.
Hisser une oriflamme.
Hisser un parasol.
Faire une offrande d'un peu d'encens ou de quelques fleurs aux statues des bouddhas et aux portraits des bodhisattva.
Faire l'offrande en brûlant des encens, en récitant une phrase ou une stance du sûtra.
(Tout cela est consigné dans le sûtra ; c'est très important.)
Pourquoi est-il nécessaire de réciter le Sûtra du voeu primordial du bodhisattva Ksitigarbha ? Parce que la récitation de ce sûtra fait du bien au monde des morts et au monde de la lumière à la fois. Il décrit le fait que le bouddha Sâkyamuni monta au palais céleste de Trâyastrimsha pour parler à sa mère Dame Mâyâ du bodhisattva Ksitigarbha (en chinois, le bodhisattva Ti Tsang). Ti signifie la tranquillité, la patience, l'immuabilité comme la Terre ; Tsang désigne le silence, la réflexion, la profondeur, la densité. Ce grand bodhisattva n'apporte pas des secours uniquement au monde des morts, il vient aussi à l'aide des êtres vivants qui séjournent dans les six voies de la réincarnation. Après l'extinction du Tathâgata Sâkyamuni (le bouddha historique), avant la naissance du Tathâgata Maitreya (le bouddha du futur), il a pris la grande responsabilité, la lourde charge confiée par le Bouddha, de secourir les êtres vivants.
- à suivre -
①Le grand continent au sud du mont Sumeru.
② Les démons.
③Les trois mauvais destins de renaissance : l'enfer, l'animal, l'esprit affamé.
④L'enfer où les peines sont sans interruption, sans répit.