■Le bouddha vivant Lian-sheng Sheng-yen Lu
■Le Franchissement de l'océan de vie et de mort
~Le plus grand événement de la vie~
■Traduit du chinois par Sandrine Fang
■Copyright © Sheng-yen Lu ©2012, Éditions Darong
Le bouddhisme d'aujourd'hui se divise en cinq branches :
1. Le bouddhisme au Véhicule humain : mettre en pratique les Cinq Préceptes pour pouvoir renaître ici-bas.
2. Le bouddhisme au Véhicule céleste : pratiquer les Dix Bienfaisances pour pouvoir renaître au paradis céleste.
3. Le bouddhisme au Véhicule des auditeurs : mettre en application les Quatre Nobles Vérités pour pouvoir acquérir le Fruit d'arhat.
4. Le bouddhisme au Véhicule des illuminés solitaires : pratiquer la visualisation des douze maillons de la production conditionnée pour pouvoir acquérir le Fruit de pratyeka-buddha.
5. Le bouddhisme au Véhicule de bodhisattva : s'exercer dans la pratique des Six Pâramitâ⑪ pour pouvoir atteindre l'illumination parfaite, l'éveil merveille, et acquérir le Fruit de bouddhéité suprême.
Personnellement, je trouve qu'on ne saurait faire reproche aux moines contemporains bouddhistes qui préconisent le Véhicule humain ou le Véhicule céleste en enseignant l'observance des Cinq Préceptes et la pratique des Dix Bienfaisances. Cependant, on ne proclame pas dans le Monde Sahâ uniquement le Véhicule humain et le Véhicule céleste, il faudrait vraiment suivre les pas du Bouddha.
La raison est simple :
–Au demeurant, ce bas monde est « souffrance, vide, impermanence, non-moi ». Le malheur y est plus grand que le bonheur.
–En fin de compte, si la part du bonheur don't l'on jouit dans le ciel s'épuise complètement, on subira encore la chute dans les voies inférieures.
Je suis partisan de l'entrée ensemble des Cinq Véhicules : les êtres humains, les êtres célestes, les disciples auditeurs, les disciples illuminés solitaires, les bodhisattva, tous ont le droit, en profitant des grands voeux du bouddha Amitâbha, de prouver et d'entrer dans sa Terre réelle de rétribution.
Personnellement, mes déités d'élection sont :
–la Mère d'or de l'Étang de jade ;
–le bodhisattva Ksitigarbha ;
–le bouddha Amitâbha.
C'est ma propre affinité prédestinée, il en existe vraiment une raison.
Les trois sortes de bodhi sont de la Loi droite ; les Cinq Véhicules bouddhiques font partie de la Loi droite. Alors que le Véhicule humain et le Véhicule céleste subissent encore le cycle des existences dans les six voies de la réincarnation.
Il y a effectivement quelques endroits communicants entre les pratiques du bouddhisme tantrique et l'apprentissage du bouddhisme exotérique. Bien que leurs méthodes portent des noms différents et que leurs pratiques soient dissemblables, le fait qu'ils sont en communication l'un l'autre existe bien réellement :
–le yoga de la concentration ;
–le yoga de l'abandon du divertissement ;
–le yoga du goût unique ;
–le yoga de la non-pratique.
Mon interprétation, c'est qu'il suffit d'avoir réalisé la correspondance avec la déité d'élection, on peut alors renaître à la Terre pure, au royaume du Bouddha. Le yoga de l'abandon du divertissement, c'est une méthode sacerdotale. L'arrivée à l'état du goût unique, c'est alors être en communication libre. Le yoga de la non-pratique, c'est le dharma non conditionné.
L'école Wei Shih (l'école du rien-que-conscience) établit cinq étapes de la pratique :
–l'étape de l'amoncellement des aliments ;
–l'étape du cumul ;
–l'étape de la communication libre ;
–l'étape de la pratique assidue ;
–l'étape de l'achèvement définitif.
(Ces cinq étapes existent également dans le bouddhisme tantrique. On transforme finalement la conscience en sagesse pour atteindre de façon définitive l'état de bouddha.)
Pourquoi est-ce que je veux écrire tout cela ? Parce que le meilleur moment de la pratique de la perfection se trouve en ce bas monde, autrement dit, quand on est encore en vie, on se prépare déjà à savoir comment renaître dans le royaume du Bouddha, à apprendre les enseignements du Bouddha, qui permettent d'acquérir le Fruit de bouddhéité, et il faut l'attendre tout en en faisant provision très tôt.
Pour sauver l'âme de la personne défunte, on ne peut absolument pas attendre le moment de son agonie ou l'entrée de son âme dans l'état intermédiaire. Au moins, elle devait déjà, de son vivant, entendre un tel enseignement. Si on lui porte secours de cette manière, ce sera évidemment le moyen le plus naturel et le plus merveilleux. Les meilleurs sont ceux qui avaient, de leur vivant, déjà pratiqué le dharma et qui en avaient acquis une correspondance, il suffit de leur donner quelques instructions, ils se réveilleront et obtiendront sur-le-champ la délivrance.
Si les gens n'ont pas d'idée de transmigration,
Si les gens n'ont pas d'idée de renaissance à la Terre pure,
L'âme de la personne morte n'abandonne aucune des habitudes prises de son vivant. Par exemple, si elle aimait jouer au mah-jong, elle va rassembler des mânes de joueurs invétérés et continuer, dans l'état intermédiaire et illusoire, à jouer avec eux au mah-jong.
– fin –
⑪ Les Six Pâramitâ : la générosité transcendante, la discipline transcendante, la patience transcendante, l'énergie, la concentration, la connaissance transcendante.