Méthode de transfert de l’esprit du bouddhisme tantrique (1)
■ Le bouddha vivant Lian-sheng, Sheng-yen Lu
■ Discours abstrus sur la délivrance « Pointer du doigt la Lune »
■ Traduit du chinois par Sandrine Fang
■ Copyright © Sheng-yen Lu ©2017, Éditions Darong
Les braves dâkinî qui se déplacent dans l’espace céleste et les vaillantes dâkinî qui marchent dans le ciel conduisent l’âme des défunts au Lac foliacé où je fais mes retraites méditatives.
Il y a des maîtres, des moines, des nonnes, des religieux professeurs assistants, des disciples…
Même certains de mes camarades de classe, ayant su que je m’exerçais réellement dans la pratique de la perfection, sont aussi venus me chercher après leur mort. En devenant des mânes qui possèdent les cinq pouvoirs surnaturels0F1, pareillement, ils ont trouvé mon ermitage.
Je dis : « Si l’un de vos parents proches est décédé, vous pouvez me tenir au cou-rant en m’écrivant à Chen-fo-mi-yüan (le Jardin ésotérique du Vrai Bouddha)1F2 . Dès qu’une dâkinî en est informée, l’âme du défunt peut absolument trouver son gourou-racine. »
Je lui porterai secours en suivant le dharma bouddhique, j’accueillerai et conduirai son âme à renaître au maha Étang au Double Lotus. Il suffit que l’âme du défunt me retrouve, elle sera certainement délivrée de l’état de souffrance.
Non seulement mes défunts disciples sont sauvés, mais des mânes avec lesquels je n’avais aucun rapport se sont aussi sauvés. Jadis, l’âme d’un maître avait conduit jusqu’à moi sept mânes de parents proches. J’ai eu un soubresaut de les avoir vus, car ce n’était pas une seule personne, mais beaucoup. Pourtant, je n’ai pas fait de distinction entre eux, je les ai tous sauvés en suivant le dharma du bouddha.
Je mène une vie d’anachorète au Lac foliacé, mais un jour, mon esprit a voyagé en errant en Corée.
Cependant, voilà qu’un collègue du lycée industriel de Kaohsiung avait pensé à moi et appelé mon nom quand il avait à peine rendu son dernier soupir.
Je demandai :
— Qui êtes-vous ?
— Mais je suis Gu-yi !
— Comment avez-vous réussi à me trouver ?
— Les mânes possèdent les cinq pouvoirs surnaturels.
— Pourquoi m’avez-vous cherché ?
— Vous êtes mon collègue, un bon ami du temps passé, je sais que votre
pratique se perfectionne, si moi, Gu-yi,
je ne te cherche pas, à qui dois-je recourir
alors ?
Je me disais en moi qu’il avait bien
parlé. Pareillement, j’ai pratiqué le dharma
pour sauver ce collègue que je n’avais
pas vu depuis de nombreuses années.
J’ai visualisé de tout mon coeur
que mes offrandes se transformaient en
offrandes excellentes et suprêmes, et que
je les avais offertes au Triple Joyau2F
3
J’ai récité les saints noms des
bouddhas et des bodhisattvas pour bénir
l’âme du défunt.
Je lui ai enseigné comment s’écarter
des lumières des six voies de la renaissance.
J’ai envoyé un protecteur du dharma
protéger l’âme du défunt collègue pour que
celui-ci ne craigne pas et ne s’épouvante
pas des images effrayantes.
Je lui ai appris à réciter en vitesse
le nom du bouddha. Je dis :
— Ô Gu-yi ! Maintenant, le temps
d’aller renaître à la Terre pure est arrivé.
Vous devez réciter de tout votre coeur le
saint nom du Bouddha. Je vous aide à
discerner la claire lumière du bouddha qui
se montre. Quand le bouddha apparaît,
vous devez renoncer à toute bienfaisance
et à toute rancune, et atteindre l’absence
de pensée. À cet instant, tout se transforme,
les nuages se dissipent et le ciel est bleu. Le
bouddha apparaît, sa lumière illumine ; et
cette lumière éclatante est la lumière de
sagesse illimitée et immaculée, le principe
transparent de réalité absolue. Ô Gu-yi !
Dépêchez-vous d’y entrer et de vous
installer tranquillement dans cette claire
lumière, il ne faut pas hésiter ; je vous aide
à aller au maha Étang au Double Lotus,
vous entrez dedans et atteignez l’Éveil !
Mon camarade de classe Gu-yi avait
écouté mon propos,
Il m’avait vu comme s’il était dans son
rêve,
Lorsque la claire lumière de l’essence
ultime des choses était apparue,
Je l’y ai fait entrer et attendre l’Éveil.
Ce collègue Gu-yi a pu également
parvenir au maha Étang au Double Lotus,
seulement parce qu’il avait pensé à moi et
qu’il avait eu conscience que je m’exerçais
dans la pratique. Ah ! qu’il était heureusement
prédestiné !
fin
1 Le pouvoir surnaturel de l’oeil divin, le pouvoir surnaturel de l’oreille divine, le pouvoir surnaturel de la perception de la pensée d’autrui, le pouvoir surnaturel du souvenir d’existences antérieures, le pouvoir surnaturel du pied divin.
2 Son adresse : 17102 NE 40 th Court, Redmond, WA 98052, U. S. A.
3 Les bouddhas, le dharma, les sangha (les communautés bouddhistes).