Les bouddhas, les bodhisattvas et moi, nous sommes de la même famille(1)
■ Le bouddha vivant Lian-sheng, Sheng-yen Lu
■ Discours abstrus sur la délivrance « Pointer du doigt la Lune »
■ Traduit du chinois par Sandrine Fang
■ Copyright © Sheng-yen Lu ©2017, Éditions Darong
Je mène une existence recluse au Lac foliacé pour me recueillir dans la méditation. Je dis :
— Les bouddhas, les bodhisattvas et moi, nous sommes de la même famille.
Je dis souvent aux bouddhas et aux bodhisattvas :
— À table ! Je sors pour acheter des fruits ! Je voudrais dormir ! Il fait chaud aujourd’hui. Je ne porte qu’un tee-shirt et un pantalon court ! Bouddha ! Je me suis réveillé !
Je ne fais absolument pas preuve d’orgueil, ma vie érémitique se déroule véritablement de la sorte. Quand je suis tombé malade, je disais même aux bouddhas et aux bodhisattvas :
— Je ne voudrais pas vivre trop longtemps. La maladie générée par mon karma est trop douloureuse, trop terrifiante. Pouvez-vous me préserver de la maladie ? Je vous prie de me recevoir et de me conduire à la renaissance à la Terre pure !
Pour ma vie présente,
Je ris aux éclats.
Je ne reproche rien à personne, je suis venu au monde avec désinvolture, je partirai avec aisance, rien ne s’est passé pour moi, car je suis de la famille des bouddhas et des bodhisattvas, je suis avec eux.
Savez-vous ce qu’est le yoga ? C’est la correspondance, c’est précisément l’union. Je communique moi-même avec les bouddhas et les bodhisattvas, c’est pourquoi je suis un homme à la grande connaissance de bien. En fait, contre la vilenie de l’âme, si chaque individu commence à se cultiver par le contrôle de son cœur, s’il n’est pas souillé par les fausses sensations de l’affection et que son cœur se détache de toute entrave, comment serait-il possible que le cœur authentique, la Réalité absolue, le vrai Bouddha, la nature du trésor de Tathâgata, toute intelligence, toute sagesse et la lumière du corps de la Loi qui existe depuis toujours ne se manifestent pas ?
Si je pratique le yoga, je serai de la famille des bouddhas et des bodhisattvas.
Si vous pratiquez le yoga, vous serez de la famille des bouddhas et des bodhisattvas.
Tous sont de la même famille !
L’âme est entrée dans l’état intermédiaire, c’est ainsi qu’elle sort et se libère de l’entrave de son enveloppe corporelle. Avant de subir le samsâra dans les Six Voies ou avant sa renaissance à la Terre pure, c’est le moment évident où la lumière de l’essence ultime des choses se reflète, c’est une très bonne occasion pour connaître l’image réelle de soi-même.
Je révèle ceci :
– l’obstacle provenant de la maladie est enlevé ;
– la douleur est supprimée ;
– le corps charnel a disparu ;
– les souillures sont éliminées ;
– l’âme qui est dans l’état intermédiaire correspond et s’unit avec les bouddhas et les bodhisattvas.
N’est-elle pas de la même famille qu’eux ?
L’âme peut être sauvée dans l’état intermédiaire, il n’y a pas de grande différence entre le secours que l’on apporte dans le monde des lumières et celui dans le royaume des morts. Par exemple, j’ai enseigné le dharma à la montagne du Yin suprême pour délivrer les âmes des défunts du monde des ténèbres. Pour cela, la droite sagesse peut seule leur procurer un bienfait réel.
Une fois, je vis l’âme d’un pratiquant au lotus.
L’âme de cette personne morte aperçut l’accouplement d’un bel homme et d’une jolie femme, elle éprouva un accès de jouissance, une émotion paralysante dans tout son corps, et elle fut sur le point de pénétrer dans la porte de placenta.
Je me montrai pour l’arrêter. Il cria :
— Maître vénérable, veuillez ne pas m’arrêter !
Il se dirigea vers l’est, je l’arrêtai à l’est. Il se déplaça vers l’ouest, je l’arrêtai à l’ouest. Il s’avança vers le nord, je l’arrêtai au nord. Il marcha vers le sud, je l’arrêtai au sud.
À suivre