La récitation du nom du bouddha et la psalmodie du mantra ( 1 )
■ Le bouddha vivant Lian-sheng, Sheng-yen Lu
■ Discours abstrus sur la délivrance « Pointer du doigt la Lune »
■ Traduit du chinois par Sandrine Fang
■ Copyright © Sheng-yen Lu ©2017, Éditions Darong
Quand j’ai été initié au bouddhisme, j’ai lu un court texte qui racontait une petite histoire assez émouvante. Voici l’histoire :
Une vieille femme bouddhiste avait formé un grand vœu : aller renaître dans le royaume du bouddha par cinq cents milliards de récitations de « A-mi-t’o-fo » (prononciation chinoise du nom du bouddha Amitâbha.)
Cette vieille femme récitait le nom du bouddha tous les jours en égrenant son chapelet.
À cause d’une maladie, sa santé s’altérait gravement. Cependant, le nombre de grains n’était pas suffisant, bien loin de cinq cents milliards !
Que fallait-il faire ? La vieille femme s’inquiétait, mais plus elle était pressée, plus elle se trouvait incapable de faire tous les efforts nécessaires.
Alors, deux grands bodhisattvas célestes touchés par sa dévotion se déguisèrent en moines bouddhistes et se rendirent chez elle.
Après s’être enquis de sa situation, ces deux moines lui indiquèrent :
— Vous pouvez réciter : « Namo les trois cent soixante mille milliards cent dix-neuf mille cinq cents bouddhas du même nom que le bouddha Amitâbha ! »
Avec cette phrase, elle atteindrait parfaitement le nombre fixé de récitations, et même au-delà de ce qui était prévu. Ha ! ha !
La vieille femme récita tout de suite :
— Namo les trois cent soixante mille milliards cent dix-neuf mille cinq cents bouddhas du même nom que le bouddha Amitâbha !
Tous les grains se déversèrent par terre. La vieille femme alla sur-le-champ renaître à la Terre pure. Ces deux moines se transformèrent en bodhisattvas et disparurent.
Après avoir lu ce petit récit, je le retins tout de suite et fermement dans mon cœur. Plus tard, moi aussi, j’ai récité : « Namo les trois cent soixante mille milliards cent dix-neuf mille cinq cents bouddhas du même nom que le bouddha Amitâbha ! » Avant la récitation du nom du bouddha, je prononce absolument cette phrase. Après cette récitation et avant de faire la dédicace de la pratique, j’applique aussi encore une fois cette formule. Quand je psalmodie ce qui me passe par la tête, c’est toujours elle qui revient.
Elle génère des effets d’exaucement, et elle est corroborante. J’ai aussi appris aux disciples à réciter cette formule : « Namo les trois cent soixante mille milliards cent dix-neuf mille cinq cents bouddhas du même nom que le bouddha Amitâbha ! » Maintenant, un très grand nombre d’entre eux ont mis en application cette récitation.
Mais, je dis à tout le monde qu’il ne faut pas être paresseux à réciter le nom du bouddha ; il serait correct de « le répéter assidûment », et pas une fois pour toutes ! Il faut réciter le nom du bouddha de façon honnête et régulière, une fois et encore une fois, une récitation après une autre. Cette formule « Namo les trois cent soixante mille milliards cent dix-neuf mille cinq cents bouddhas du même nom que le bouddha Amitâbha » est prononcée en cas « d’urgence » ! Il ne faut surtout pas y mettre de la paresse ! Quels bénéfices tire-t-on de la récitation du nom du bouddha ?
La porte de la Terre pure attire universellement tout : tous ceux dont les dispositions naturelles sont supérieures, moyennes et inférieures. Si les gens qui ont commis les Cinq Péchés mortels[1] ou les Dix Maux[2] et qui ont vu l’apparition des images de l’Enfer se soumettent de tout leur cœur à la récitation du nom du bouddha, ils atteignent immédiatement l’autre rive.
Le grand maître Ou-yi disait :
Tous les bouddhas éprouvent de la compassion pour les masses troublées
Et accordent un bienfait aux circonstances
Bien que le retour à la Réalité absolue ne soit pas la dualité, Mais les méthodes commodes sont nombreuses.
Cependant, parmi toutes les voies commodes,
Celle qui est la plus directe, parfaite et immédiate,
N’est rien d’autre que la récitation du nom du bouddha qui permet d’aller renaître à la Terre pure.
Pour les âmes qui sont dans l’état intermédiaire, on les exhorte également de cette manière :
Le Paradis de l’Ouest est justement en face de vous ;
Vous récitez de tout votre cœur le nom du bouddha ;
Vous vous imaginez aller renaître au Paradis de l’Ouest ;
Voilà « l’idée directrice à l’article de la mort ».
À suivre
[1] Le parricide, le matricide, l’assassinat d’un arhat, les coups ou blessures à un bouddha et la tentative de provoquer une scission au sein de la communauté bouddhique.
[2] La tuerie, le vol, l’adultère, les propos égrillards, les propos mensongers, les propos injurieux, le double langage, la convoitise des désirs, la colère et la vision dépravée.