La sollicitude à l’égard des mourants(I)
■ Le bouddha vivant Lian-sheng, Sheng-yen Lu
■ Le Franchissement de l’océan de vie et de mort
« Le plus grand événement de la vie »
■ Traduit du chinois par Sandrine Fang
■ Copyright © Sheng-yen Lu ©2022, Éditions Darong
En raison de la récitation qui dure longtemps, certaines personnes ont besoin de dix ou de vingt longues heures. Il est donc préférable d’adopter la récitation en relais, tout le monde récitant le nom du bouddha ou le mantra alternativement, la voix sereine et douce, ni hautaine ni obséquieuse. En tout cas, l’important est de laisser le mourant à son aise.
On sait que le corps et le cœur de la personne mourante éprouvent inévitablement de la souffrance, et l’on doit faire quelque chose pour la soulager et que son esprit se tranquillise. Alors, de la meilleure façon possible, ses proches parents ne pleurent pas, ne font ni tumulte, ni remue-ménage, ni rixes, ni cris, ni tapage : ils ne doivent pas l’en-nuyer. On laisse ses oreilles et son esprit entendre uniquement le saint nom du Tathâgata. Si son cœur le récite, si sa bouche ou encore son esprit suivent la récitation, ce sera ainsi le renoncement le plus naturel au corps.
Quelques objets sont indispensables pour l’équipe de récitants :
– une « voix de saule » (liu yin, instrument rituel) ;
– un petit « poisson en bois » (mou yu, instrument rituel) ;
– une image des Trois Saints ;
– un stylo, un papier ;
– un enregistrement de la récitation du nom honorifique du bouddha ou celui du mantra, un petit magnétophone ;
– des offrandes préparées à leur gré et offertes au gourou-racine ;
– s’ils vont réciter le sûtra, ils apportent alors un livre canonique avec eux ;
– une robe monastique, une couverture d’ascension, une pilule de rosée bienfaisante, des sables de diamant, etc.
Il y a une chose assez importante : en ce bas monde, la plupart des agonisants ont toujours quelques soucis à cause desquels ils n’ont pas le cœur libre. S’ils peuvent encore parler, leurs parents s’en informent auprès d’eux et les soulagent pour qu’ils puissent s’en aller le cœur insouciant.
Les mourants doivent éviter de penser à quelqu’un, à un événement, à une bienfaisance, à un ressentiment, à une aversion ou à une affection. Pour cela, il est nécessaire que l’homme à la grande connaissance de bien le leur explique minutieusement :
Pratiquant au lotus, veuillez ne pas vous faire du souci pour les affaires du monde. Celles-ci sont maintenant effacées d’un trait. Vous écoutez attentivement le saint nom. Le Bouddha dit : « Il existe effectivement des tracas dans la vie, c’est une situation toute naturelle, personne ne peut s’en exempter. » Si vous pouvez tout laisser de côté, si vous vous détachez de tout ce qui existe et que vous pensez uniquement, de tout votre cœur, au maha Étang au Double Lotus, au Monde de la joie parfaite de l’Ouest qui est une Terre pure de la quiétude, vous pourrez certainement y re-naître, et ce sera le plus heureux événement. Vous devez main-tenant prier pour la renaissance dans le royaume du bouddha et réciter en suivant les autres le saint nom, ainsi votre déité d’élection se montrera certainement pour vous recevoir et vous conduire.
À cet instant, le bouddha Amitâbha (ou Padmakumara) apparaîtra assurément pour vous recevoir.
fin