■Le bouddha vivant Lian-sheng Sheng-yen Lu
■Book 200-L'Éveil parfait et universel
Une tranche et encore une tranche d'Illumination
—L'esprit intelligent de la vie—
■Traduit du chinois par Sandrine Fang
■Copyright © Sheng-yen Lu ©2013, Éditions Darong
On lit souvent des propos surprenants dans le Supplément canonique d'Hérouka du bouddhisme tantrique, par exemple :
Quand l'homme se trouve dans le placenta de sa mère pendant dix mois, il traverse également les dix étapes de la carrière du bodhisattva, il est un bodhisattva de la Dixième Étape (ou bodhisattva de la Dharmameghâ-Bhûmi).
À sa naissance, le bébé n'a ni cheveux sur la tête ni poils sur le corps, il est tout nu, il est tout le portrait du bouddha qui se présente sous l'image d'un bhikshu.
Le Supplément canonique dit :
Il est une vérité que personne n'a apprise ; cette vérité, c'est que tous les êtres doués de sensibilité sont bouddhas.
D'après ce qu'on disait, après que le Bouddha avait révélé la vérité, Buddha-locanî, Mamati, Pândaravâsinî, Târâ et les bodhisattva innombrables comme les sables du Gange manifestèrent leur incrédulité et tombèrent dans la stupéfaction.
Le Vénérable du Monde fut alors obligé de donner cette explication :
Tous les êtres doués de sensibilité sont des bouddhas. C'est seulement à cause de leur ignorance, qui existe depuis le non-commencement, et de leur unique pensée d'ignorance que leur nature de bouddha est dissimulée. Il leur suffit de supprimer complètement cet obstacle pour être ici et maintenant des bouddhas. Il n'y a aucun doute là-dessus.
Ce que le Vénérable du Monde fit remarquer, c'était :
– l'ignorance du Monde de la forme ;
– l'ignorance du Monde de l'absence de forme ;
– l'ignorance des Deux Véhicules.
Le Vénérable du Monde indiqua :
« On possède intrinsèquement la nature de bouddha, on n'a pas à la chercher à l'extérieur de soi, ainsi on parviendra à l'état de bouddha. »
Le Vénérable du Monde dit :
« Au-dedans du Tathatâ (la Réalité absolue) et de la nature propre, c'est la béatitude éternelle. »
Un jour, en m'asseyant sur le siège du dharma, j'ai annoncé à des milliers et des milliers de fidèles : « Je suis le bouddha Lian-sheng ».
Évidemment, mes saints disciples sont parfaitement convaincus.
Cependant, certains bouddhistes sont portés au scepticisme. Ils se sont demandé si j'étais :
– partisan de l'hétérodoxie ou partisan de la doctrine orthodoxe ;
– un vrai bouddha vivant ou un bouddha vivant hypocrite ;
– un bouddha authentique ou un faux bouddha.
Je rappelle maintenant, solennellement, le propos du Vénérable du Monde :
« Tous les êtres doués de sensibilité sont bouddhas. »
J'ai bien saisi la Vérité. Je parviens à la très grande Illumination.
Quant aux bouddhistes qui manquent de profondeur et qui sont encore dans le doute, ils sont, effectivement et typiquement, des partisans de l'hétérodoxie.
À l'égard de la très grande Illumination que j'ai pénétrée, le mot « grand » ne désigne pas la dimension, mais il signifie l'éternité.
D'après le Vénérable du Monde, la béatitude, c'est la grande joie. Ce genre de joie ne consiste pas en des plaisirs mondains. Les plaisirs de l'homme du commun sont générés par des choses et des affaires relatives.
Le bonheur et le malheur sont relatifs. Mais la félicité provenant de l'Éveil est une grande joie, elle n'est pas relative, on peut dire qu'elle est absolue.
Avec les explications que je vous ai données, vous devriez comprendre ceci : je n'ai pas besoin de délivrance, car je suis libre de toute entrave ; je n'ai pas besoin de commodité, car l'origine l'est déjà ; je n'ai pas besoin de concevoir quelque vaine prétention, car l'illusion n'existe radicalement pas ; je ne serai pas tourné sens dessus dessous, car le sens dessus dessous n'existe radicalement pas.
Je suis le bouddha Lian-sheng,
Je séjourne dans la lumière de grande joie,
Si vous avez un soupçon sur ce point,
Vous êtes évidemment hétérodoxes.