Le palais de Padmakumara
■ Le bouddha vivant Lian-sheng, Sheng-yen Lu
■ Divinité numéro un au monde en prédictions prodigieuses
« Des prédictions vraiment précises »
■ Traduit du chinois par Sandrine Fang
■ Copyright © Sheng-yen Lu ©2022, Éditions Darong
D’après mes connaissances :
Le monde féerique de l’Étang de Jade, demeure de la Mère d’Or de l’Étang de Jade, se trouve au-dessus du vent astral, au sommet du mont Kunlun ; l’Étang de Jade l’entoure par la gauche, l’Eau d’émeraude l’entoure par la droite.
La Mère d’Or de l’Étang de Jade est la réincarnation du ch’i extrêmement subtil de l’Ouest.
Dong Wang-gong[1] (le Roi Père de l’Orient) est la réincarnation du ch’i extrêmement subtil de l’Orient. (On l’appelle l’empereur souverain Tung-hua.)
Ces deux ch’i originels ont généré le Ciel et la Terre et façonnent toutes les créations.
Si on veut les étudier en profondeur, je pense qu’il n’y a que trois mots :
Ils sont inexplicables.
Inexplicable, c’est aussi indescriptible.
Pourquoi ?
Pour désigner la Mère d’Or de l’Étang de Jade, je ne peux que l’appeler « le numéro un au monde en ch’i prodigieux ».
Dans le monde féerique de l’Étang de Jade, la Mère d’Or m’emmena dans un gigantesque palais qui se dressait comme une haute montagne.
— C’est votre palais ! me dit la Mère d’Or.
J’éprouvai un grand étonnement !
— J’ai un palais dans l’Étang de Jade ?
— C’est exact ! me répondit la Mère d’Or.
Je demandai :
— Ma Terre pure se situe dans le Mahâ Étang au Double Lotus, dans le Monde de la béatitude parfaite de l’Ouest, n’est-ce pas ? Pourquoi se trouve-t-elle dans le monde féerique de l’Étang de Jade ?
La Mère d’Or dit :
— Je me moque de vous. Vous ne connaissez que le premier sans connaître le second. Padmakumara possède un palais dans le Mahâ Étang au Double Lotus de l’Ouest, un palais à la Voie lactée au merveilleux paysage, un palais dans le monde féerique de l’Étang de Jade.
La Mère d’Or continua :
— De même que vous avez ici-bas Nanshan Yashe[2], Chenfo Miyuan[3], Rainbow Villa[4], P’usa Ding[5] et le Petit Jardin ésotérique.
Je réfléchis un peu et je compris enfin !
Je m’engageai en marchant dans le palais grandiose. Ce palais était splendide, on le considérait comme le nec plus ultra. On ne pourrait pas trouver une telle somptuosité en ce
bas monde.
Dans le palais, je me sentais très petit, car il était vraiment gigantesque. Je demandai à la Mère d’Or :
— Je suis si minuscule, le palais est immense ; ça ne me convient pas du tout !
La Mère d’Or dit :
— Je vais faire apparaître votre esprit originel. Transformez-vous !
En un instant, tout simplement, je me transformai en un corps doré de six zhangs[6], le portrait d’un noble sire aux lèvres rouges et aux dents blanches.
Je fus effrayé et stupéfait !
Ainsi, j’étais en mesure de me transformer :
de petite taille à grande taille ;
de grande taille à petite taille.
Je remarquai qu’il y avait un grand siège précieux au centre du palais, sur lequel était assise une personne portant une robe céleste blanche, dont l’éclat était éblouissant.
— Qui est cette personne ? demandai-je.
— Le révérend maître Lu ! répondit la Mère d’Or.
Je fus extrêmement surpris.
Je demandai :
— Je suis le révérend maître Lu, il est aussi le révérend maître Lu. Comment y aurait-il deux révérends maîtres Lu ?
La Mère d’Or de l’Étang de Jade éclata de rire :
— Vous possédez le révérend maître Lu du corps de la Loi, le révérend maître Lu du corps de rétribution, le révérend maître Lu du corps de métamorphose. Celui qui est assis sur le siège précieux représente le corps de rétribution ; celui qui est dans le monde représente le corps de métamorphose. Eh bien, je laisse vos Trois Corps[7] s’unir !
Je remontai en volant lentement !
À toute vitesse, le révérend maître Lu entra dans le révérend maître Lu.
Mon Dieu !
En fait, j’étais en mesure de me transformer :
deux personnes s’unissent en une ;
une personne devient deux individus ;
une personne se transforme en des milliers et des myriades de personnes.
Je compris soudainement pourquoi nous récitions ainsi le nom du bouddha :
« Namo les trois cent soixante mille milliards cent dix-neuf mille cinq cents bouddhas du même nom que le bouddha Amitâbha ».
[1] Un dieu des immortels du taoïsme.
[2] Le logis élégant du mont du Sud.
[3] Le jardin ésotérique du Vrai Bouddha.
[4] Le village de l’Arc-en-ciel.
[5] Le sommet de Bodhisattva.
[6] Le zhang est une unité de longueur équivalant à peu près à dix mètres.
[7] Le corps de la Loi, le corps de rétribution et le corps de métamorphose.