La rétribution du karma est discutée dans tous les tribunaux de justice(1)
■ Le bouddha vivant Lian-sheng, Sheng-yen Lu
■ Discours abstrus sur la délivrance « Pointer du doigt la Lune »
■ Traduit du chinois par Sandrine Fang
■ Copyright © Sheng-yen Lu ©2017, Éditions Darong
Après, sa pensée entraîna le vide de son corps. Sa décapitation fut effectuée à plusieurs reprises. Il passa neuf morts et neuf vies ; les douleurs subites furent extrêmes.
Le roi Yama interrogea ce pratiquant au lotus :
— 1. Vous avez déchiré les photos du gourou-racine et les avez jetées à la poubelle. Est-ce vrai ?
» 2. Vous avez brûlé une masse de fourmis. Est-ce vrai ?
» 3. Vous avez fait un voeu pour l’impression du Sûtra du Vrai Bouddha dans l’intention de réparer vos fautes passées. Cependant, le voeu étant prononcé, vous ne l’avez pas réalisé. Est-ce vrai ?
» 4. Vous avez fréquenté des amis dépravés, lesquels vous ont conduit dans un cabaret où, en état d’ébriété, vous avez eu des inconduites et des relations sexuelles avec des femmes lors de beuveries. Est-ce vrai ?
» 5. Vous avez convoité la place de votre chef de bureau. Vous lui avez donc intentionnellement imputé une faute pour le compromettre, et vous avez fini par prendre possession de son poste. Est-ce vrai ?
» 6. Vous avez non seulement débauché des serveuses de bar, mais vous avez aussi séduit votre employée. Cette femme mariée vous a cédé et vous vous êtes adonné aux plaisirs libidineux pendant six mois. Est-ce vrai ?
» 7. Vous êtes avare, cupide et vous n’aimez pas donner. Vous aviez assez d’argent pour édifier un temple, vous n’en vouliez pas donner et vous avez même conseillé à votre épouse de ne pas faire de dons. Est-ce vrai ?
» 8. Vous êtes ingrat, c’est pour votre profit personnel que vous avez fait démissionner le directeur qui vous avait pourtant promu à un poste supérieur. Est-ce vrai ?
» 9. Bien que n’ayez tué personne de vos propres mains, vous avez cruellement licencié plusieurs de vos subalternes fidèles au poste. Ils sont devenus des chômeurs et, à cause des difficultés financières, la famille de l’un d’entre eux a sombré dans la pauvreté, sans pouvoir même faire soigner ses enfants malades. Voilà ce qui l’a poussé au suicide. Est-ce vrai ?
» 10. Vous avez jalousé vos collègues honnêtes, vertueux ou capables. Ceux que vous avez embauchés étaient tous de votre camp, et vous avez éliminé ceux qui étaient meilleurs que vous. Est-ce vrai ?
» 11. En vous servant de la prise de refuge auprès du gourou-racine, vous avez visité les succursales où l’on pratiquait le dharma, dans l’intention de vous procurer un statut social. Est-ce vrai ?
» 12. Dans les succursales, ce dont vous parliez n’étaient que des jugements sur les gens, vous ne vous concentriez pas du tout sur la pratique du dharma. Vous avez dit tellement de mensonges et de propos égrillards ! Vous avez un double langage et vous avez prononcé des propos injurieux. Est-ce vrai ?
» 13. Vous n’avez pas observé les préceptes, vous n’avez pas pratiqué la bien-faisance, vous n’avez pas purifié les karmas négatifs provenant de votre corps, de votre bouche et de votre pensée. Est-ce vrai ?
» 14. Des amis dépravés vous ont invité à la chasse, vous y êtes alors parti, et vous avez tué avec un fusil des animaux. Est-ce vrai ?
» 15. Une partie de votre mur occupait le terrain d’un voisin. Est-ce vrai ?
» […]
Ce pratiquant au lotus répondit :
— Non.
Le roi Yama ordonna à un serviteur de l’enfer d’ouvrir le Miroir du karma pour faire voir au pécheur toutes ses mauvaises actions et sa perversité. Il fut béant d’éton-nement. Ses mensonges étaient dévoilés.
Le roi Yama l’interrogea :
— Votre gourou-racine est le bouddha vivant Lian-sheng, Sheng-yen Lu. Pour être franc, il n’y a rien de bon dans votre personnalité, mais avez-vous déjà récité le mantra des Quatre Refuges ?
Ce pratiquant au lotus devint soudain intelligent et il récita :
Namo-gou-lou-bei : prendre refuge auprès du gourou-racine.
Namo-bou-da-yeh : prendre refuge dans le bouddha.
Namo-da-mo-yeh : prendre refuge dans le dharma.
Namo-seng-kia-yeh : prendre refuge auprès des moines bouddhistes.
À ce moment-là, le ciel s’ouvrit et une voix se fit entendre :
— Honorable pratiquant au lotus, il faut réciter de tout votre coeur le mantra des Quatre Refuges et comprendre sa signification. Ainsi vous pourrez, en appuyant sur la puissance de l’une des quatre phrases commençant par namo, obtenir la délivrance. Il ne faut pas vous troubler, récitez-le de tout votre coeur ! Repentez-vous de votre péché, prenez refuge de tout votre coeur, attendez la claire lumière.
Ce pratiquant au lotus laissait couler ses larmes, il se repentait de toute son âme et récitait de tout son coeur le mantra.
Une lumière pure apparut vraiment, le roi Yama et ses serviteurs de l’enfer dis-parurent complètement.
Effectivement :
Une récitation de namo le bouddha
Fait séparer le Ciel et la Terre ;
En l’espace d’une seule pensée,
On se transcende des Trois Mauvais Karmas0F1..
fin
1 Les karmas négatifs provenant du corps, de la parole et de la pensée.