La droite sagesse que les pratiquants au lotus doivent avoir sur l’âme qui est entrée dans l’état intermédiaire ( 2 )
■ Le bouddha vivant Lian-sheng, Sheng-yen Lu
■ Le Franchissement de l’océan de vie et de mort
« Le plus grand événement de la vie »
■ Traduit du chinois par Sandrine Fang
■ Copyright © Sheng-yen Lu ©2022, Éditions Darong
En conséquence, les Trois Mondes sont d’origine illusoires : le Monde du désir, le Monde matériel et le Monde sans forme sont vraiment irréels ; même les six conditions d’existence sont aussi chimériques, rien n’est fait sans le cœur. Si le cœur est quitté, les états générés par les Six Impuretés[1] n’existeront donc pas. Tous les états phénoménaux sont engendrés par le cœur qui a fait se manifester les mauvaises pensées. Toute discrimination est justement la distinction de son propre cœur. Cela a un trait commun avec ceci :
La lune à la surface de l’eau,
L’ombre dans le miroir,
Les cités marines, Les tours de dragons,
Si le cœur se manifeste, toutes sortes de lois seront produites,
Si le cœur s’éteint, toutes sortes de lois disparaîtront.
Donc, la droite sagesse sur l’âme qui est entrée dans l’état intermédiaire est :
Il ne faut ni paniquer, ni s’effrayer, ni craindre, ni se troubler.
Aujourd’hui, l’enveloppe corporelle n’existe plus, ce qui subsiste est le corps de sagesse.
Ayant la nature de sagesse, on peut voir se manifester les corps de la Loi et les corps de rétribution des bouddhas et des bodhisattvas infinis des trois phases de l’existence[2] et des dix directions, ainsi que les Terres pures infinies et augustes. C’est la libre utilisation prodigieuse de la Réalité absolue.
Il y a trois points importants :
1. D’après la première vérité évidente, à cause de la naissance, de l’extinction et de la souillure, les différences peuvent seulement se faire voir.
2. Pour se délivrer de l’océan de vie et de mort, si le cœur ne s’attache pas à l’illusion, la nature propre restera évidemment dans la vacuité.
3. Si l’âme qui est entrée dans l’état intermédiaire quitte définitivement l’attachement aux visions fausses, elle devra concevoir la droite sagesse qui est la non-matière, le non-cœur, la non-sagesse, la non-conscience, la non-existence, la non-vacuité, un aspect finalement inexprimable. L’objectif pour elle est de quitter les sensations, les perceptions et les choses dont elle a l’expérience, et de rentrer dans la Réalité absolue ; ainsi, elle témoigne du « vrai bouddha ».
Qu’est-ce que le vrai bouddha ?
Le bodhisattva Aśvaghosa dit :
Le moi véritable, la Réalité absolue, le vrai bouddha, c’est l’état où le commun des
mortels, les çrâvaka[3], les pratyeka-buddha[4], les bodhisattvas et tous les bouddhas,
dont le nombre n’a ni augmenté ni diminué, ne sont pas nés dans le passé et ne s’éteindront pas dans le futur, ils sont en fin de compte constants et persévérants. Depuis l’origine, la nature propre est remplie de toutes les vertus. La prétendue nature propre signifie la détention de la lumière de grande sagesse, l’illumination universelle de la Loi, les véritables conscience et sagesse, la purification de la nature propre, la permanence, la joie, le moi, la pureté, la fraîcheur, l’immuabilité et l’aise.
Le visage originel possède parfaitement toutes les sagesses ; il est inséparable, ininterrompu, immuable, inimaginable, plein et qui ne se dénue de rien, c’est pour cette raison qu’il a pour nom le Trésor de Tathâgata, et le corps de la Loi du Tathâgata, autrement dit, le vrai bouddha.
Veuillez bien retenir ceci :
– les méthodes pour purifier les cinq skandha[5] se basent sur l’absence de naissance de la nature propre ;
– l’extinction n’existe pas ;
– l’origine est le nirvâna ;
– le Trésor de Tathâgata n’est pas du passé ;
– le Trésor de Tathâgata n’est pas du futur.
Vous pourrez alors certainement parvenir au nirvâna atteint par tous les bouddhas.
Je parle dans ce chapitre de « la droite sagesse sur l’âme qui est entrée dans l’état intermédiaire », et j’ai l’impression qu’il est un peu difficile et il se peut que certains individus ne le comprennent pas.
Cependant, je l’ai instruit une fois et encore une fois, pour expliquer que tout le monde possède la nature de bouddha (le véritable Trésor de Tathâgata), complètement et parfaitement. Le bouddhisme tantrique vous a déjà dit que vous êtes des bouddhas, n’est-ce pas ? La droite sagesse sur l’âme qui est entrée dans l’état intermédiaire concerne justement cela.
Effectivement, il est inutile de craindre toutes les apparences. Ne manifester aucune pensée et avoir tout son cœur non troublé est la chose la plus importante.
Si on quitte le cœur qui éprouve les sensations, les perceptions et les choses dont on a l’expérience, alors la lumière claire et pure se manifestera, tout comme une lampe allumée de bouddha. Ce genre de pouvoir provenant de la nature propre, du visage originel, est complètement et parfaitement communiqué par moi, le gourou-racine, le bouddha vivant Lian-sheng, Sheng-yen Lu. Ma transmission de lignée aux disciples de l’école du Vrai Bouddha est justement la droite sagesse du Trésor de Tathâgata.
[1] Les sensations et les perceptions provenant de la vue, de l’ouïe, de l’odorat, du goût, du toucher et de la pensée.
[2] Le passé, le présent et le futur.
[3] Auditeurs, disciples personnels du Bouddha.
[4] Qui réalise l’Éveil par lui-même et pour lui-même.
[5] Les Cinq Agrégats sont les formes extérieures, la sensation, la perception, l’action et conscience.